dimanche 15 novembre 2009

Two Nights at the Circus

Il y a une semaine, j'assistais au concert de Grizzly Bear au Cirque Royal de Bruxelles. Le lendemain, c'était les Kings of Convenience qui venaient nous faire un petit coucou au même endroit. Deux de mes favoris de cette année musicale pour deux soirées marquantes. Récit croisé...

Crédit photo : Kmeron (superbes photos du concert des Grizzly à voir sur Flickr)

Il serait absurde de vouloir mettre en compétition les deux performances, qui n'ont pas grand chose à voir musicalement. D'ailleurs je ne saurai les départager, vu qu'elles m'ont beaucoup plu toutes les deux, et pas forcément pour les mêmes raisons.

Les Grizzly Bear, dimanche, venaient défendre leur très plébiscité Veckatimest, leur album le plus ambitieux à ce jour, dont j'ai déjà parlé par ailleurs. Comment allaient-ils transposer en live les arrangements et les chœurs sophistiqués du disque ? Mes inquiétudes allaient vite être balayées : les gars savent y faire et on a assisté à une prestation à laquelle il y aurait très peu à redire, si ce n'est peut-être l'abus de reverb sur la voix d'Ed Droste (on n'entendait que la fin de ses phrases, ce qui n'était heureusement pas le cas chez Daniel Rossen).

Le lundi, il s'agissait par ailleurs du premier passage des Kings of Convenience par la Belgique, ce pays tellement insignifiant qu'il leur rappelle...la Norvège (dixit l'excellent Erlend Øye) ! Le duo venait lui aussi nous présenter ses nouveaux titres, issus du tant décrié Declaration of Dependance, que je continue de mon côté à défendre mordicus. Le concert se passe de manière très intimiste et en deux parties : les deux chanteurs s'accompagnant à la guitare au début, avant d'être rejoints par un violoniste et un contrebassiste. Et comme sur disque, ces deux versants se complètent parfaitement, et on ne s'ennuie pas une seule seconde.

Ceux qui ont déjà été au Cirque Royal savent que l'endroit est plus proche d'une salle de spectacle type théâtre qu'un lieu de concert proprement dit. On dirait aussi qu'il y règne une ambiance spéciale, de celles qui laissent présager qu'il va se passer quelque chose de particulier (comme j'aurais aimé y voir Arcade Fire ou Sigur Ros il y a quelques années...). Ces deux rendez-vous n'ont pas fait exception et on pouvait sentir une certaine magie dans l'air, même si elle s'est exprimée différemment. Pour résumer, les Grizzly ont tout donné et livré un concert impeccable musicalement. On ne pourrait donc leur reprocher que d'être peu loquaces entre les chansons, mais ce serait presque un crime de lèse-majesté au vu de la qualité de la performance. Cependant, on a eu l'impression d'avoir affaire à un groupe moins "généreux" que ne l'ont été les Norvégiens, toujours prompts de leur côté à détendre l'atmosphère avec quelques blagues ou anecdotes. Ils ont également livré un concert de deux heures (avec deux rappels), là où les Américains nous ont laissé sur notre faim avec un rappel d'une seule chanson et une soirée que l'on aurait aimée plus longue.

Tout ceci pour dire qu'un concert peut s'apprécier de différentes manières. Pour les premiers, la musique se ressent avec les tripes et nous électrise : on est emporté par le fait-même de ressentir en direct ces morceaux si prenants ("Ready Able" est un sommet dans le genre) et on en prend plein la tronche, pour le dire crument. Pour les seconds, on assiste à un tout autre phénomène : une salle de près de 2000 personnes qui assiste à une prestation pas moins intime que si on avait été une vingtaine, un sourire sur toutes les lèvres tant la communion avec les artistes est totale (on a été jusqu'à reprendre la partie de Feist sur "Know How" ou comment l'alchimie de deux artistes peut aussi s'étendre à son public). Et quand une spectatrice est invitée à danser avec Erlend sur "I'd rather dance with you", c'est comme si une partie de nous était également sur scène en train de vivre ce moment jubilatoire.

Tout est affaire de sensibilité mais pour le coup, on a le sentiment d'avoir vécu des moments uniques et qui dépassent l'impression mitigée, que l'on a trop souvent, d'avoir passé "un bon moment". Un concert c'est (ou ça devrait être) bien plus que cela...

En bonus : un autre écho (plus détaillé) du concert de Grizzly Bear par Emmanuel de "Des oreilles dans Babylone".

4 commentaires:

  1. Ah ouais superbes les photos sur Flickr... j'aurais bien aimé les voir avec les loupiotes, à la Route du Rock c'était forcément plus sommaire niveau décor (et niveau son aussi malheureusement)

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  2. Merci pour le lien Mr Brown! J'étais également au concert de Kings Of Convenience. Et je garderai aussi ce souvenir de voir la salle entière reprendre Know How, c'était impressionnant; je crois que même le gruope n'en revenait pas. Eh oui Kings of Convenience, ont, mine de rien, discrètement, écrit des tubes!

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  3. @ Erwan : j'avais vu une partie de leur concert au Pukkelpop et c'est vrai que c'était nettement moins convaincant : comme quoi le contexte, ça aide !

    @ Emmanuel : tout à fait d'accord avec toi, rien à rajouter :)

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  4. Jolie review. Je me suis souvent demandé ce que pouvait donner les KoC en concert. Toujours eu peur que ca soit (ou devienne) rapidement chiant. Donc au final non.
    Pour GB, je ne porterai pas de jugement vu que je n'ai pas aimé (pas su rentrer?) dans leur dernier album.

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