mardi 9 juin 2009

Trio gagnant

Mes habitudes d'écoute sont marquées par des phases, de durée et d'intensité variables, au cours desquelles je me concentre sur un groupe ou un artiste en particulier. Je suis par exemple sorti récemment d'une période de redécouverte de l'œuvre de Neil Hannon (la faute à Coolbeans) pour me consacrer plus pleinement à la discographie de Bob Dylan, circa 1963-1969 (où il n'est d'ailleurs question que de chefs d'œuvres). Il faut reconnaitre qu'il est très agréable de se laisser porter de la sorte au gré de musiques qui nous ont totalement conquises.

Il y a néanmoins un revers à cette médaille : le sentiment coupable de passer à côté de nouveautés intéressantes dont il est question dans les magazines musicaux (le toujours très recommandable Rif Raf par exemple : gratuit en pdf!) et plus généralement dans les blogs et webzines. Si je suis toujours à l'affut des nouveautés intéressantes, je peux difficilement affirmer être à la pointe en ce qui concerne les dernières sorties. Je reste d'ailleurs toujours fasciné par la capacité de digestion musicale de certaines personnes alors que je ne parviens quant à moi qu'à me plonger que dans quelques nouveautés tous les mois.

Comme vous pouvez le voir ci-contre, quelques disques récents se sont tout de même imposés à moi dernièrement. Vu que je me sens un peu trop paresseux que pour pondre un long billet sur ces disques de manière individuelle, je vais tenter de m'en tenir à quelques lignes qui reflètent mon avis général sur ceux-ci. J'y joins, comme d'habitude, des liens vers des chroniques bien plus exhaustives que moi à leur sujet.

La troisième marche de mon top personnel est occupée par Rodriguez pour un disque qui nous arrive avec un peu de retard (37 ans tout de même!). Passé encore plus inaperçu à l'époque que son indispensable « Cold Facts », « Coming from Reality » est le second et ultime album du troubadour. Si ce disque est hautement recommandé aux fans de son premier essai, les autres auront plutôt intérêt à faire l'apprentissage dans l'ordre. On n'y retrouve malheureusement plus de classiques instantanés comme l'était « Sugar Man » bien que les morceaux soient solides pour la plupart, explorant le meilleur de ce que la fin des sixties pouvait nous proposer en matière de folk ou de pop psychédélique. A noter aussi que le disque contient 3 titres supplémentaires et un livret très complet, comme les autres rééditions de l'impeccable label Light in the Attic, qui nous offre également un extrait du disque:

Rodriguez - Heikki's Suburbia Bus Tour


En 2, je me dois d'évoquer le cas de Jason Lytle, la force créative derrière les regrettés Grandaddy, un groupe qui avait le chic l'air de rien de trousser de sacrés morceaux qui font date aujourd'hui dans le petit monde de la pop indé. Monsieur Lytle a attendu 4 ans quant à lui pour nous revenir en musique, avec cet album intitulé « Yours,Truly, the Great Commuter ». Ce retour se révèle discret mais plutôt gagnant à mon goût. Teinté de mélancolie, le disque contient quelques pépites qui raviront les fans d'antan mais qui devraient également pouvoir en convertir d'autres tant l'ensemble se révèle lumineux. S'il n'évite pas quelques écueils (« Brand New Sun » : le genre de morceau déjà entendu en mieux, « It's the weekend » : une rengaine débile chantée sur une guitare saturée et un riff de synthé horripilant) , j'avoue me laisser prendre au jeu de la voix si caractéristique du bonhomme et à ses arrangements quelques peu kitsch (remember ELO?) avec beaucoup de bonheur. Un disque sans prétention mais qui devrait ravir vos oreilles printanières.

4 autres chroniques de cet album sur ce chouette site.

Recommandation personnelle : ce qui marche très bien sur disque peut se révéler d'un ennui profond sur scène : je ne pense pas que les spectateurs qui ont assisté au concert de Jason Lytle il y a quelques semaines au Botanique me démentiront.

Une chanson ici:

Jason Lytle - Ghost of my Old Dog (plus disponible)


En haut du tableau, le grand méchant ours: j'ai nommé Grizzy Bear !!! Grand grand disque, que dire d'autre? Plus abouti que le déjà bien foutu « Yellow House », on ne peut pas reprocher grand chose à un album de cette trempe, sinon qu'il lui manque peut-être un titre de la grandeur de « Knife », qui reste à mon goût un des meilleurs morceaux de cette décennie. Voilà un groupe qui sait faire preuve d'inventivité, ose expérimenter tout en réussissant à rester accessible et qui parvient par moment à tutoyer la grâce comme pouvaient le faire les Beach Boys des grands jours (« Two Weeks »). J'ai lu que "Veckatimest" était un peu leur « Ok Computer », il est un peu tôt pour le dire mais il faut lui reconnaître des qualités qui lui donnent une bonne longueur d'avance pour le titre de « meilleur album de l'année ».

Quelques avis en vrac et un titre sur le site du groupe:

Grizzly Bear - Cheerleader

Pour faire votre shopping :

Rodriguez - Coming from Reality

Jason Lytle - Yours Truly, the Commuter

Grizzly Bear - Veckatimest

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