mercredi 27 mai 2009

Parenthèse dessinée

En plus de collectionner les belles bannières, Civil Servant n'est jamais le dernier sur son blog à venir avec de bonnes idées. La dernière en date est un petit jeu intitulé "Découvrez-vous". Son principe est simple : il propose aux lecteurs de retrouver 20 blogs à partir d'autant d'illustrations obtenues en saisissant leurs noms dans "Google images". Le résultat est parfois surprenant mais le défi n'est bien-sûr pas très évident à relever pour qui n'est pas familier avec la blogosphère musicale francophone.

Tout cela pour dire que moi aussi, comme tout bon blogueur égomaniaque et narcissique qui se respecte, j'ai voulu voir ce que ça allait donner pour mon blog. Et surprise, j'obtiens comme premier résultat un très beau dessin, titré "Feathered Breaths", qui partage la même source d'inspiration que le titre de ce blog. Le voici :

Le blog dont il est tiré se nomme "Yeah Yeah Baby" et mélange avec beaucoup de pertinence (et de bonheur) humour, poésie et musique, le tout brillamment illustré. Je remercie d'ailleurs son auteur, qui m'est inconnu, son blog étant complètement anonyme.

Quant à moi je vous promets un retour en musique très bientôt.

Update: pas si anonyme que ça, merci Cécile donc :)

mardi 19 mai 2009

Gonzales (part 2) : Record battu / Flash-Back en Noir & Blanc

Vous le savez sans doute, Gonzales est bel et bien parvenu à battre le record du plus long concert solo. Ce fut réellement un grand moment pour tous ceux qui ont vécu cet évènement en direct, que ce soit devant leur écran d'ordinateur, ou sur place pour les plus chanceux. Pour ceux qui l'ont raté, voici un article qui résume bien ce qui s'est passé pendant ces 27h 3 min. et 44 sec. peut-être inutiles, mais tellement jouissives.

Comme promis, un petit retour sur "Solo Piano", un disque sorti il y a 5 ans déjà...

"16 thèmes au piano, accompagnement main gauche, mélodie main droite. On dit que le piano est l’instrument qui permet de suggérer le plus grand nombre de couleurs, il est pourtant noir et blanc, comme un vieux film muet. Fixant mes deux mains du regard, j’imagine que chaque pièce est une ombre chinoise se déployant sur un mur."

Gonzales

Avec ce disque, Gonzales nous prouve qu'il ne faut pas grand chose pour faire un disque parfait. Dans ce cas-ci, un piano, un sens du toucher unique, et surtout des mélodies, des mélodies et encore des mélodies (me voilà bien content de rester dans le sujet de mon blog !).

Chaque titre de ce disque est une petite friandise, au nom délicieux ("Carnivalse", "Gentle Threat", "One Note at the Time") qui se laisse déguster à toute heure du jour ou de la nuit, et dans n'importe quelles conditions. Gonzales, qui aime brouiller les pistes, ne choisit jamais réellement entre classique, jazz et pop, ce qui nous donne une musique trop intelligente que pour servir d'arrière-fond sonore (contrairement aux horripilantes compiles "lounge") et qui captive l'oreille dès la première écoute.
Finalement le public auquel cet album semble le mieux convenir est tout trouvé: les bébés. Si je n'ai pas pu le constater par moi-même, d'autres ont pu le vérifier avec succès : ces morceaux constituent des berceuses idéales.
Rassurez-vous cependant, "Piano Solo" n'est pas soporifique, loin de là. D'ailleurs, rien que sa sonorité est passionnante : on a réellement l'impression que le pianiste joue à côté de nous et on entend jusqu'au frottement des doigts sur les touches.
Je me rappelle également avoir lu qu'on pouvait penser cet album comme une "bande-son d'un film muet imaginaire", ce qui je trouve aurait constitué un beau sous-titre.

Deux morceaux ici :

Gonzales - Gogol (plus disponible)
Gonzales - Armellodie
(plus disponible)

L'album est en vente sur le site du label No Format.

samedi 16 mai 2009

Gonzales (part 1) : en route pour le record ?


Gonzales est un drôle de bonhomme. Musicien et producteur reconnu (il a collaboré entre autres aux albums de Feist, de Jane Birkin ou encore de...Christophe Willem !), le Canadien s'attaquera ce soir à un record du monde : celui de la plus longue performance live en solo. C'est un Indien, un certain Prasanna Gudi qui le détient actuellement, grâce à un concert de 26h et 12 minutes. Gonzales quant à lui commencera à jouer à 23h30, pour terminer ce lundi à 4h, s'il veut atteindre l'objectif fixé, qui est de 27h. Si vous êtes à Paris ce soir ou demain, n'hésitez pas à venir l'encourager au Ciné 13 Théâtre (il est possible d'assister à des tranches de 3 ou 12h, voire les 27h complètes du concert!).
Un article du Guardian nous en apprend un peu plus sur les préparations physiques suivies par notre homme afin d'atteindre son objectif. Le musicien y explique notamment qu'il compte sur l'acupuncture pour ménager ses doigts (essentiels pour un pianiste, cela va de soi) et qu'il va se nourrir de bons sucres pour tenir le coup (contenus notamment dans la myrtille nous apprend son nutritionniste).
Il explique aussi sa motivation par sa conception des concerts, qui tiennent selon lui autant d'une performance sportive que d'une prestation artistique. Ce qu'on peut comprendre en regardant ces quelques vidéos qui donnent une idée de ce que l'homme est capable sur scène et où l'on retrouve une part non négligeable de one-man-show. Gonzales a également promis de ne pas jouer deux fois le même morceau et a préparé pour cela une liste de 300 titres qui devraient couvrir tous les styles musicaux.
Cerise (ou myrtille) sur le gâteau: on pourra suivre en direct le (bon) déroulement de son épopée en streaming : à ne pas rater bien sûr !!!

Gonzales - Le live du record du monde

PS: Lundi, quand le verdict sera tombé sur ce record, j'en profiterai pour revenir sur le bien nommé et ô combien indispensable "Solo Piano" de Gonzales. D'ici là, on croise les doigts...

dimanche 10 mai 2009

Un groupe qui fait du bien !

J'avais malheureusement raté Get Well Soon lors de leur passage à l'Ancienne Belgique l'an dernier en première partie de Calexico : séance de rattrapage donc vendredi aux Nuits Bota.
Je dois avouer que je ne m'étais pas penché sur leur premier disque, le superbe "Rest Now Weary Head! You Will Get Well Soon" avant...la semaine dernière! Une erreur que j'ai bien fait de réparer tant ce premier essai s'est révélé rapidement addictif et d'une richesse assez incroyable. Si comme moi vous êtes passés à côté, plongez-vous dedans sans attendre (ces deux articles devraient définitivement achever de vous convaincre).
Pour revenir au concert de vendredi, le public était obligé de choisir entre Metric ou Get Well Soon, programmés au même moment. Il faut croire que la majeure partie des troupes a préféré (à tort certainement) les plus hypes Canadiens, tandis que Konstantine Gropper et sa troupe mettaient tout le monde d'accord dans l'Orangerie.
Ca commence très fort avec "Prelude", titre qui ouvre également leur album. On est tout de suite emporté par ce morceau fédérateur, parfaite introduction comme peut l'être "Glosoli" de Sigur Ros, dans un genre pas très éloigné. S'en suit un set solide durant lequel les musiciens revisiteront leur album de manière magistrale. Le chant est lyrique et rappelle Tom Yorke alors que la musique nous fait voyager dans tout ce que la musique pop (au sens noble du terme) nous a offert de mieux ces dernières années (de Divine Comedy à Arcade Fire, en passant par Radiohead ou Calexico).
Caché derrière sa mèche, le chanteur se permet même d'interpréter la fin d'un morceau sans amplification : le silence se fait et la magie opère tout naturellement.
Le concert se termine en crescendo et l'on se dit qu'on est face à un groupe qui compte : inventif, ambitieux et magistral en concert.

Un autre avis sur ce concert ici.

Et une piqure de rappel avec le géant "If This Hat Is Missing I Have Gone Hunting" (plus disponible)

L'album est disponible ici : pour 10€, un investissement qui vaut assurément le coup!

samedi 2 mai 2009

No Doubt : un retour qui laisse sans voix

Après les escapades solo de Gwen Stefani, et à l'heure où tous les groupes splittés doivent inévitablement se reformer, No Doubt ne fait pas exception. Hier le groupe a ainsi donné un concert showcase sponsorisé par Toyota.
Si je n'ai pas très envie de vous parler de l'horrible reprise de Talk Talk - la raison pour laquelle les radios branchées rock jeune la diffusent toujours autant d'années plus tard alors que l'originale est mille fois mieux me dépassera toujours - on va s'attarder un peu sur ce qui reste leur plus grand tube: Don't Speak, un titre qui a marqué les esprits des ados, voire des plus jeunes lors de sa sortie en 1996.
Pour ma part, j'avais 11 ans et je me rappelle bien être tombé un peu amoureux de cette jolie demoiselle en robe bleue à pois blancs, qui arborait également un élégant point de beauté au-dessus du nez: la Marylin de ma jeunesse, en somme. Par contre, les intermèdes du clip, constituées d'images live, me perturbaient un peu : comment cette fille si innocente au premier abord pouvait-elle également se déhancher toute transpirante avec un top jaune de si mauvais goût ? Confronté à cette douloureuse dichotomie, je n'avais d'autre choix que de chasser l'image perverse de la Gwen Stefani sur scène afin de rester sur mon impression de la jolie blonde, bien plus entreprenante à mes yeux.

Mais revenons à la performance d'hier soir qui m'a inspiré plusieurs réflexions:

- Quel look formidable: moi aussi je veux une tenue noire et blanche comme ça et qui est du meilleur effet avec les coiffures péroxydées (d'ailleurs tout le monde est blond dans la famille)

- En principe, No Doubt = 4 musiciens, mais sur scène on en compte 2 supplémentaires : il est vrai que ce n'est pas du luxe lorsque l'on doit reproduire en live de la musique aussi élaborée

- Lorsqu'on leur demande pourquoi ils repartent en tournée, ils répondent grosso modo qu'ils ont besoin de se retrouver entre eux ainsi qu'avec leurs fans et que ce processus devrait les inspirer pour écrire de nouveaux morceaux. Je pense qu'ils auraient aussi bien pu dire qu'is n'avaient aucune idée pour faire un nouvel album et qu'une tournée avec les anciens morceaux, ça remplit le portefeuille sans trop devoir se prendre la tête (à propos, si vous avez toujours voulu connaître la vérité derrière les déclarations toutes faites des musiciens, je vous conseille cette lecture chez GT)

- La bonne surprise : Gwen ne chante pas si mal, on aurait pu craindre bien pire (elle oublie toutefois à un moment les paroles de "It's my life" et ça vaut son pesant de cacahuètes)

- Les fans de No Doubt ont l'air contents d'être là, même si leur priorité absolue reste d'apparaître à l'écran. On aurait bien aimé dans ces moments que la caméra de Yann Barthès traîne par là pour recueillir quelques impressions

- La guitare espagnole pour le solo est fixée sur un support had-hoc, ce qui permet au guitariste de ne pas devoir perdre de temps à troquer son électrique au moment crucial. Je dois dire que je n'avais jamais vu ça auparavant: ce groupe aurait-il finalement inventé quelque chose?