vendredi 28 mai 2010

Et les Nuits Bota ?

Après une longue pause qui a permis à ce blog d'atteindre une très belle centième place dans le classement Wikio (ce qui fait de moi une sorte de Ghislain Lambert de la blogosphère), il est peut-être temps de relancer la machine, en revenant sur la dernière édition des Nuits Botanique, sous la forme d'un Top 5 des meilleures soirées.

1. Joanna Newsom (première partie : Roy Harper)

Le concert le plus attendu de ce festival, c'était selon moi clairement Joanna Newsom, qui cette année a fait plus que confirmer l'étendue de ses talents avec son triple album "Have One On Me". L'Américaine a ainsi livré un concert somptueux de bout en bout, entrecoupé seulement par un réaccordage de sa harpe d'une dizaine de minutes, qui a permis une séance de questions-réponses hilarante entre le public et les musiciens. Deux bémols tout de même à cette soirée qui frôlait la perfection : la harpe de Joanna était si grande qu'on ne l'a presque pas vue de la soirée, tant elle était cachée par son instrument. Plus regrettable était l'absence dans le set de la belle de son morceau "Emily" (qui ouvrait son album "Ys" et qui est aisément un des plus beaux titres de ces dix dernières années) : déception amère et pourtant on y a cru jusqu'au bout...
Quant à la première partie assurée par Roy Harper, le sentiment d'assister à une prestation d'une légende vivante inspirait un respect poli mais mis-à-part la sympathie du personnage, ce set guitare-voix m'a paru quelque peu opaque.

Un compte-rendu détaillé sur le site du Soir.

2. Holy Fuck (avant la fête de clôture du festival : Sexy Sushi)

Les Canadiens d'Holy Fuck ont réussi avec brio à emmener les spectateurs dans leur trip instrumental, tel un post-rock mâtiné d'électronique et d'effets en tous genres. Les morceaux s'enchaînent de manière jubilatoire, avec une nette préférence pour ceux du dernier album ("Latin"), véritables petites tueries à l'effet dévastateur.
Après eux, les Français électro-kitsch Sexy Sushi ont clôturé le festival dans une ambiance plutôt déjantée : une bonne manière d'en finir sans prise de tête, avec ce qu'il faut de provoc pour aguicher un public qui n'en demandait pas tant, dans une Orangerie transformée en fête déglinguée.

Là aussi, un résumé de la soirée sur le blog du Soir.

3. Arnaud Fleurent-Didier (avant Gaëtan - on ne va quand même pas rester là trop longtemps - Roussel)

Lui aussi on l'attendait de pied ferme, après ce formidable "La Reproduction" que l'on connait déjà sur le bout des doigts. On voyait mal comment les arrangements ambitieux du bonhomme allaient être reproduits sur scène mais la formule plus rock prisée par le garçon allait s'avérer être un choix judicieux. Le son n'était peut-être pas tout à fait au point au Cirque Royal mais le concert s'est révélé touchant, avec de très bons moments (l'enchaînement du diptyque Mémé 68-Pépé 44, le titre éponyme de l'album...). On était transporté, malgré l'impatience des fans de Mr Louise Attaque, visiblement pressés d'en finir. On reste par curiosité pour la tête d'affiche le temps de quelques morceaux efficaces mais sans plus : que voulez-vous, ça n'est pas rentré, on n'est pas restés (oui je sais elle est facile...).

4. Black Lips (avant leur side-project gospello-punk The Almighty Defenders)

Ce n'était pas la première fois que j'assistais au show des Black Lips (je les avais vu à la Rotonde il y a un an et demi) mais on peut dire que le groupe est toujours aussi efficace, avec une armada de "tubes" en puissance comme en regorge leur "Good Bad Not Evil" de 2007. C'est redoutable et lorsque les Américains s'éclipsent face à un public conquis ce n'est pas vraiment pour mieux revenir. Vêtus de toges de prêtres, les Almighty Defenders haranguent la foule à coup de sermons, sur fond de rock garage. Tout ça demeure néanmoins assez anecdotique en regard de la prestation précédente, avec peu de morceaux qui parviennent à convaincre réellement et donc un sentiment que le supergroupe prêche quelque peu dans le vide. Peut-être aurais-je mieux fait de passer la soirée en compagnie des Tindersticks ?

5. Wolf Parade, à égalité avec MLCD

Wolf parade fait partie de ces groupes dont j'ai beaucoup entendu parler mais dont je n'ai jamais eu l'occasion d'explorer la discographie. Ce concert me semble un bon point de départ tant le groupe est impressionnant de par l'énergie que dégage sa musique, même si les gars ne sont visiblement pas des showmen. Hormis le volume sonore quelque peu assourdissant, une belle découverte, relatée, photos comprises, chez Esprits Critiques.

Et terminons avec le groupe qui on a ouvert le festival, nos compatriotes liégeois de MLCD (pour My Little Cheap Dictaphone), qui venaient présenter leur ambitieux opéra pop "The Tragic Tale Of A Genius". Le groupe est en pleine possession de ses moyens et le leader, Redboy, aidé par une belle scénographie (costumes façon crooner, projections durant tout le show), s'en donne à cœur joie. Même si on n'accroche pas musicalement de bout en bout, on sait que l'on tient là l'un des meilleurs albums belges de l'année, avec le Black Box Revelation, dans un genre tout à fait différent. Dommage que l'orchestre qui accompagnait le groupe était quelque peu sous-utilisé, un des rares reproches que l'on pouvait faire à cette prestation.

Voici donc la saison des festivals officiellement lancée : un bon départ donc, on verra ce qu'il en est à l'arrivée...

3 commentaires:

  1. He is back! Good news!

    Bon, en tout cas, ca va plutot pas mal comme soirées là. Wolf Parade, Holy Fuck, Joanna, AFD... Content que AFD rende bien en live, c'était pas trop le cas en 2004.
    Rah, WP, si seulement ils pouvaient éviter de passer UNIQUEMENT dans le nord...
    Quant à Joanna... je te deteste... sale veinard... :(

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  2. Les bémols avec Joanna, ça ne compte pas :) Sinon même si je n'aime pas AFD, je me demande ce que ça donne sur scène. C'est cool les nuits Bota :)

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  3. Hello vous deux! Oui belle programmation cette année les Nuits Bota, pas mécontent d'y avoir passé quelques soirées ;)
    Quant à Joanna ça ne pouvait pas être parfait, je ne peux pas retirer mes bémols (et ne pas avoir joué "Emily" c'est impardonnable)

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