mardi 2 mars 2010

Chronique d'un monde incertain

On vit une drôle d'époque. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une nouvelle catastrophe (naturelle ou non) s'abatte quelque part, apportant dans son sillage son lot de désolations. Haïti ou le Chili nous semblent loin mais Madère déjà moins, sans parler de la Vendée. Notre monde "civilisé" ne nous a pas habitué à cela, on vit dans l'illusion d'une sécurité que l'on croit inébranlable. Mais près de chez nous aussi, des évènements tragiques nous démontrent le contraire. En Belgique, une fuite de gaz à Liège et un accident de train près de Bruxelles l'ont durement rappelé ces dernières semaines. Et de se rendre compte alors que la vie est avant tout bien fragile.

Dans Bruxelles, l'Union Européenne a placardé de nombreuses affiches avec l'annonce "Stop poverty now". A qui s'adressent-elles ? Aux passants ? On le sait pourtant : la pauvreté en général, la faim dans le monde, le réchauffement climatique, ou encore l'éradication des maladies pour lesquelles il existe des traitements, sont autant de problèmes majeurs qui pourraient être pris à bras-le-corps s'il existait une réelle volonté politique chez nos dirigeants. On ne le répétera jamais assez mais l'argent débloqué par les États pour sauver les banques a démontré que des ressources financières d'une ampleur inédite pouvaient être mobilisées en un rien de temps. Soit, on sait désormais où se trouvent les priorités des politiques. Alors, les campagnes performatives, vous pensez bien...

On le voit d'ailleurs, le fossé entre pauvres et riches ne fait que de se creuser. Les ex-salariés de Carrefour et d'Opel Anvers peuvent certainement en témoigner. Eux comme beaucoup d'autres n'ont pourtant pas commis d'autres crimes que d'avoir fait leur boulot. Résultat : on les "remercie" lâchement pour des histoires de compétitivité qui les dépassent. Comme des pions d'un jeu qui n'aurait pas, ou alors si peu, de règles pour le régir. Ne comptant au final que la victoire financière de quelques-uns.

On vit une époque incertaine. Un examen de conscience est nécessaire, qui que nous soyons et quel que soit notre rôle au sein de la société. Et on a besoin d'espoir aussi, plus que jamais.


PS : pour se mettre un peu de baume au cœur, Beach House a sorti un album réconfortant. Ce n'est certes pas grand chose mais par les temps qui courent, c'est toujours ça de pris. Lorsque Victoria Legrand chante "I'll take care of you" de sa voix suave sur la dernière plage de Teen Dream, on a juste envie de se laisser faire et de s'abandonner en rêvant à des jours meilleurs. Pourvu qu'ils ne tardent pas...

6 commentaires:

  1. Merde moi qui voulait du réconfort et tu me files Beach House :)

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  2. Trop mélancolique? J'ai pensé mettre la Compagnie Créole et puis finalement non ;)

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  3. Ben moi qui ai ouvert la journée avec une jolie fleur sur mon blog (elle illumine ton blog roll, non?), tes vérités sociales m'assassinent!
    ;-)

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  4. Oui elle est très jolie cette photo, mais je suis sûr que tu as du cueillir ce pauvre tournesol pour réaliser ton petit effet. A l'heure actuelle il ne doit plus en rester grand chose, assassin ;-)

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  5. En plus, non! Je suis quelqu'un d'honnête. Y avait un tournesol sur un talus en bord de champ et il dépassait. J'ai essayé la prise de vue et je ne m'attendais pas vraiment à ce résultat.
    Par contre, mea culpa!!!
    Comme toi, des dizaines (que dis-je des milliers!) de gens vont se dire quelle bonne idée de photo facile à faire, suffit de couper un tournesol et de le tenir au dessus. Les tournesols n'ont qu'à bien se tenir cet été. Et nous voilà revenus dans l'esprit de ta chronique!!!
    ;-)

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  6. Marsup, je ne te croirais que si tu me montres la photo du talus en question (je suis comme St Thomas)...
    Benjamin j'ai été lire ta chronique de Beach House qui est bien trop sévère à mon goût! Si tu as du meilleur à me proposer au rayon dream pop, j'attends tes suggestions :)

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